Le tallage de l'Orge

Le tallage, dernier stade végétatif

Le tallage des céréales se déroule pendant l'hiver pour les cultures implantées à l'automne. Il permet aux plantes de développer des talles secondaires qui pourront donner des épis si les conditions de l'année sont propices. Ce stade est la dernière étape du cycle végétatif, il précède le stade épi 1 cm qui marque le début du stade reproductif. Cette étape est déterminante pour le rendement puisqu'elle doit se dérouler sans risque de gel. En-dessous de -4 °C, l'épi, en cours de développement dans la tige, risque d'être détérioré voir détruit si les températures sont trop basses. L'orge a une reprise végétative plus tardive que le blé : même si une variété d'orge est très précoce à montaison elle repartira après un blé de même type en sortie d'hiver. Après cette phase, les épis montent dans les tiges pour arriver à l'épiaison, c'est la phase de croissance. Toutes les talles ne donneront pas systématiquement des épis, des régressions de talles peuvent survenir en cas de sécheresse printanière.

Pour les orges de printemps, le tallage se déroule sur une période réduite du fait du semis tardif et d'une vernalisation (besoin en froid) nulle. Néanmoins, ce type d'orge a un tallage très important par rapport à une implantation d'hiver.

Des jaunissements des feuilles sur la parcelle

En fin d'hiver, les cultures peuvent être marquées par des jaunissements. Plusieurs causes peuvent entraîner ces symptômes :

  • Carence en azote : un apport d'azote est réalisé au stade épi 1 cm. En fonction des conditions climatiques pendant l'hiver, les stocks ont pu être diminués à cause de minéralisation trop faible (froid important) ou de lessivage des éléments (pluies abondantes). Les symptômes disparaîtront dès l'assimilation de l'azote, c'est-à-dire si 15 mm d'eau tombe dans les 15 jours suivant l'apport.
  • Jaunisse nanisante de l'orge (JNO) : les symptômes s'observent en foyer sur la parcelle. Il n'est plus possible d'intervenir à ce stade. C'est la résultante du virus propagé par les pucerons à l'automne. Le choix de variétés tolérantes à la JNO vous permet de préserver votre rendement.

  • Mosaïques Y2 : inféodé à la parcelle, le virus infecte la plante et il n'y a pas de traitements curatifs. La résistance variétale contre la mosaïque Y2 est le seul moyen de se prémunir de ce virus.

D'autres causes comme l'excès d'eau ou la phytotoxicité sont irrémédiables : il s'agit d'attendre que la culture se développe grâce à des conditions climatiques clémentes.

Dans des cas sévères de jaunissement, la parcelle peut être retournée. Il faut néanmoins prendre en compte l'investissement déjà réalisé sur la culture et ne pas négliger la reprise de la culture si les conditions si prêtes.