Le matériel de récolte influence la qualité du fourrage

Le choix du matériel de récolte du fourrage ne dépend plus uniquement de la largeur de travail ou du confort d’utilisation. Les incertitudes climatiques font de la qualité du fourrage un facteur clé du système fourrager de nombreuses exploitations. Les constructeurs proposent des innovations afin que les agriculteurs puissent récolter simplement du fourrage de qualité.

Une fauche bien gérée, c’est préserver tout le potentiel fourrager

Les conditions climatiques définissent le début de la période de fauche. Néanmoins, la prairie doit être à un stade adapté pour allier qualité nutritionnelle et rendement : avant la fin de l’épiaison pour les graminées, lors du bourgeonnement pour les légumineuses. Une fois ces facteurs clés réunis, une fauche bien gérée permet aux agriculteurs de préserver au mieux la qualité du fourrage et le potentiel des prairies. 

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Le moment de la journée influe sur la qualité du fourrage. Une coupe le matin, après la disparition de la rosée, favorise un dessèchement rapide du fourrage, ce qui limite les pertes de nutriments par respiration. Mais pour maximiser la teneur en sucres du fourrage et accroître son appétence, une coupe le soir est possible. Cette stratégie est adaptée aux régions sèches, où les pertes par lessivage durant la nuit seront réduites.

Une hauteur de coupe régulière et située entre 5 et 8 cm est primordiale pour obtenir un bon compromis entre qualité et productivité, tout en évitant de dégrader la surface prairiale et de souiller le fourrage. Les faucheuses actuelles sont équipées de système d’allègement de la barre de coupe, pour s’adapter facilement au relief du sol et maîtriser parfaitement la hauteur de coupe. Le fourrage doit être coupé nettement, afin de préserver au mieux ses nutriments. Les barres de coupe ont été spécialement étudiées pour éviter le phénomène de recoupe.

La dépose du fourrage derrière la faucheuse influe sur l’homogénéité du séchage. Les andains formés par la faucheuse doivent être réguliers et larges pour que le séchage du fourrage soit homogène et qu’il débute dès la coupe.

Visuel Fourrage

Exemple d’une barre de coupe intégrant une technologie qui améliore la qualité de la fauche

Les couteaux de la barre de coupe présentent 2 types de positionnement au fur et à mesure de leur rotation :

  1. 1 L'écartement est réduit lorsque les disques sont divergents, ce qui favorise le recouvrement de la fauche et évite des traînées d’herbe non fauchées.
  2. 2 L'écartement est augmenté lorsque les disques convergent, pour une évacuation facilitée du fourrage vers l’arrière et une coupe nette et franche du fourrage.

Le conditionnement, accélérateur de séchage

Le conditionnement égratigne ou écrase la cuticule des tiges et des feuilles afin d’accélérer la dessiccation. Le temps de séchage peut ainsi être réduit de 25 à 30 %, soit un gain de 0,3 heure, et la diminution du nombre de passages lors du fanage (Miserque, 2002).

Grâce au conditionnement, les exigences météorologiques sont moins élevées puisque la fenêtre de beau temps peut être plus courte. En revanche, cela exige une météo stable. Le fourrage conditionné absorbe plus rapidement l’eau, et en cas de pluie, la qualité du fourrage peut être détériorée par le lessivage des nutriments. La maîtrise de l’intensité du conditionnement est indispensable pour préserver toute la richesse du fourrage. Elle doit être adaptée aux caractéristiques du fourrage (espèce, maturité, teneur en MS) et aux conditions météorologiques. L’intensité doit être abaissée dans le cas des légumineuses aux feuilles plus fragiles et pour la production de foin car le risque de brisures est plus élevé.

Les faucheuses-conditionneuses disposent de nombreux systèmes pour réguler l’intensité de conditionnement tels que :

  • Le changement de la fréquence de rotation du rotor ;

  • La variation de la position du peigne par rapport à la tôle déflectrice ;

  • La modulation de l’espace entre le rotor et le peigne ;

  • La pression des rouleaux selon les cas.

Le choix du type de dépose varie selon le mode de conservation du fourrage souhaité. Une dépose en andains larges augmente la vitesse de séchage du fourrage par une meilleure exposition au soleil et par une plus grande surface ventilée, tandis qu’une dépose en andain étroit est idéale pour l’ensilage et pour faciliter la reprise du fourrage. Grâce aux volets arrière orientables, la largeur de l’andain est facilement réglable.

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Le fanage, une phase clé sur le chemin de la qualité

Le retournement du fourrage et sa dispersion accélèrent le séchage. Le fanage doit être pratiqué à bon escient : aussi peu que possible, mais aussi souvent que nécessaire. Pour cela, cette étape doit respecter certaines pratiques afin d’éviter de fortement dégrader la valeur alimentaire du fourrage et de réduire le rendement.

La dépose du fourrage doit être uniforme, aérée et structurée pour un séchage rapide et afin d’éviter le développement de moisissures. De plus, il ne faut pas omettre de choisir une largeur de fanage en adéquation avec celle de fauche, afin de ne pas souiller le fourrage en roulant dessus. Il faut également moduler la fréquence de rotation de la prise de force selon le taux d’humidité du fourrage pour éviter les pertes de matières sèches liées aux brisures des feuilles.

Les faneuses sont un concentré de technologies donnant aux agriculteurs toutes les solutions pour produire un fourrage de qualité. Le diamètre des toupies et les fourches ont été étudiés pour un retournement intégral du fourrage, afin d’obtenir un taux d’humidité homogène, tout en gagnant 33 % de temps de séchage.

Visuel Fourrage

Influence de l'angle de piquage des toupies sur le retournement du fourrage

L’alliance débit de chantier et respect de la qualité du fourrage est également possible avec des largeurs de travail importantes. L’articulation des châssis permet un excellent suivi des terrains, même vallonnés.

Un andainage tout en douceur

L’andainage est une manipulation obligatoire, mais délicate. Cette opération intervient lorsque le fourrage est sec et fragile. Un andainage mal mené engendre des pertes de matières sèches, mais surtout de nutriments digestibles, tels que les sucres et jusqu’à 20 % des protéines brutes.

Visuel Fourrage

Pertes de matière sèche et de protéines brutes lors de l'andainage de la luzerne (Buckmaster, 1993)

La forme de l’andain doit parachever le séchage et faciliter la reprise par la machine de récoltes suivantes. Avec des bras de fourches d’une forme spécialement étudiée, les andains sont homogènes, volumineux et aérés.

L’ensemble du fourrage fauché doit être râtelé, et ceci quel que soit le type de terrain. L’articulation des rotors et les roues positionnées sous les rotors, au plus près des fourches, assurent le suivi des dénivellations du sol et évitent le ripage dans les virages.

Il s’agit également de préserver le tapis végétal et d’éviter l’introduction d’impuretés dans le fourrage. Pour cela, la hauteur de râtelage est facilement réglable pour une adaptation optimale au microrelief de la prairie, et la forme des fourches a été spécialement développée pour râteler tout en douceur.

L’andaineur à tapis, un regard vers le futur

L’andaineur à tapis offre des perspectives intéressantes. Il ramasse le fourrage au moyen de pick-up, puis le dépose sur le tapis qui regroupe le fourrage en andains. Le fourrage est râtelé sans contact avec le sol et n’est plus agressé par les fourches. Il est déposé au sol par gravité : l’andain est donc très aéré et le fourrage continue de sécher uniformément.

Un fourrage de qualité sera plus à même de répondre aux besoins nutritionnels de vos animaux. Un fourrage appétant est mieux consommé. L’appétence varie fortement en fonction des espèces, mais surtout en fonction de l’âge du fourrage, à savoir avec la teneur en parois cellulaires et en lignine. Au-delà du goût, la qualité d’un fourrage se juge aussi par la quantité de matière sèche ingérée et par sa digestibilité. Avec une capacité d’ingestion variable, il est important de fournir aux animaux un fourrage de qualité, qui leur permettra d’en consommer suffisamment pour répondre à leurs besoins physiologiques et métaboliques. La qualité du fourrage est très rentable.

Visuel Fourrage

Abaisser le taux d’impuretés de 4 % à 2 %, c’est gagner 82 € /ha/an (Chambre d’Agriculture Weser-EMS)

Dans une région à production intensive, les chercheurs ont comparé 2 ensilages (l’un avec un taux d’impuretés de 2 %, et l’autre avec un taux d’impuretés de 4 %) afin de déterminer le gain financier de la qualité de l’ensilage d’herbe sur une exploitation laitière.

C’est à l’auge que la qualité du fourrage prend toute son importance !