Si la production fourragère ne devait se résumer qu’à un schéma, ce serait celui-ci :
Chaque éleveur doit l’avoir en tête pour définir la stratégie fourragère sur son exploitation.
Pour faire très simple, plus on avance dans le cycle des plantes, plus le rendement en MS est important et à l’inverse, plus la valeur alimentaire diminue, aussi bien au niveau de l’énergie (UF) que des protéines (PDI). Pour être exact, la valeur ne diminue pas dans la plante mais elle se dilue au fil de la croissance.
La valeur alimentaire d’un fourrage est donc à son maximum au stade feuillu.
Évaluer les stades optimaux de récolte
D’une manière générale, le meilleur compromis entre le rendement et la valeur alimentaire est à la croisée des courbes, c’est-à-dire à peu près au stade début épiaison (apparition des premiers épis ou premières fleurs pour les légumineuses). C’est également à ce stade que le pâturage doit s’arrêter, car les épis rendent la prairie inappétente et l’exploitation va plutôt basculer en fauche.
Pour privilégier un système économique
Afin de limiter les concentrés dans la ration, l’objectif est donc de récolter des fourrages jeunes pour avoir les meilleures valeurs alimentaires. En pâturant constamment à un stade jeune, le fourrage permet très souvent de ne plus avoir recours aux concentrés, c’est une source d’économie considérable à l’échelle d’un élevage. La seule contrainte est de suivre le pâturage de près et de changer les animaux tous les 2 ou 3 jours de parcelles. Il faut bien sûr que le parcellaire s’y prête.
Pour privilégier un système en recherche de fibres
Certaines rations sont très riches en maïs et sont donc potentiellement acidogènes. Les éleveurs qui sont dans ce cas vont plutôt attendre de leurs prairies d’apporter des fibres. Le rendement sera alors privilégié dans ce système et la récolte sera plutôt réalisée au stade épiaison. Les tiges des épis favoriseront davantage la rumination que les feuilles.
En résumé, il n’y a pas de bon ou mauvais système mais c’est à chaque éleveur de gérer ses prairies en fonction de ses besoins, et donc d’adapter l’exploitation qui en découle et au bon stade. La certitude à avancer, c’est que pour diminuer les coûts d’une ration, la solution est de récolter les plantes à un stade jeune.
Attention, après le stade épiaison, la valeur du fourrage chute rapidement, il est important de récolter avant ce stade.