Deux problématiques peuvent se dresser face au colza : les adventices et les insectes (notamment les larves d’altises ou les larves de charençon du bourgeon terminal). Le colza doit prendre le dessus très vite face à ces deux adversaires, qui présentent une pression variable selon les années et les zones géographiques. Le défi face aux insectes est sur un colza déjà levé depuis longtemps.

Avoir des colzas robustes à l'implantation

Réussir la sortie d’hiver passe d’abord par traverser l’automne dans les meilleures conditions. Les variétés robustes à l’implantation affichent une levée plus régulière et homogène, même en conditions moins favorables. Le nombre de pieds à l’ha sera assuré. La culture développera aussi une bonne implantation racinaire et elle va enchaîner les stades végétatifs rapidement. Sa production de biomasse par plante sera plus importante, ce qui se traduira par une meilleure robustesse et au final, un meilleur rendement.

Soigner sa fertilisation organique en colza bio

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La fertilisation organique au semis joue aussi un double rôle : elle permet d’avoir une rosette plus grosse en sortie d’hiver et d’assurer un complément de minéralisation d’azote en début de printemps. Le colza bio n’est pas re-fertilisé au printemps : il ne vit que sur les apports en azote de l’automne et sur la minéralisation du sol.

Choisir une variété efficiente en azote peut permettre de mieux valoriser l’azote à l’automne puis de mieux passer la phase printanière, de gagner quelques quintaux supplémentaires. En outre, si la plante est plus développée, elle sera plus résiliente dans un contexte de stress hydrique.

Limiter la nuisibilité des ravageurs et adventices

Pour les adventices : profiter des conditions favorables du début d’automne pour effectuer le désherbage mécanique à l’automne, avant que les rangs ne soient fermés. En sortie d’hiver, ce désherbage est plus difficile car les sols sont souvent moins portants, les conditions pluvieuses favorisent le repiquage des adventices et les outils peuvent blesser le colza. L’association a des couverts plantes compagnes concurrentiels peut être également efficace.

Pour les ravageurs : favoriser une croissance continue de la plante va réduire les dégâts de larves en sortie d’hiver.

Optimiser son choix variétal

En bio, le colza ne doit compter majoritairement sur lui-même. C’est donc la variété qui va faire la différence, en complément d’une stratégie globale avec les pratiques culturales déjà citées.

Choisir une variété assez précoce, à bonne résilience face aux altises et efficiente en azote offre une combinaison intéressante. Mais attention : la variété à elle seule ne peut pas tout faire : sur une parcelle chargée en adventices et larves d’altises, même une très bonne variété ne pourra pas donner de résultats satisfaisants…

En revanche, dans les situations délicates mais moins critiques, la variété va faire la différence.

Adapter les pratiques selon les régions

Dans la moitié Sud de la France : en régions Nouvelle-Aquitaine (hors Poitou-Charentes), Occitanie et AURA

Les difficultés sont plutôt dans les phases précédentes, du semis à l’entrée d’hiver. Les conditions météo sont telles entre le semis et la récolte que la plante ne subit pas d’arrêt végétatif. Le principal point souvent négatif est le manque d’eau potentiel et la chaleur sur le printemps, surtout à partir de la floraison. On veillera à assécher le moins possible le sol au semis.

Dans la moitié Nord (Centre, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est)

On recherche des colzas vigoureux et robustes à la reprise, qui vont croire très vite et ne laissent pas le temps aux larves d’altises ou de charançons de les dominer.

Dans ce cas, le choix variétal s’avère le principal levier. Les différences entre variétés sont notables et principalement de deux ordres : avec des variétés précoces, le colza sera plus poussant à l’automne et donc plus gros et en bonne forme en sortie d’hiver ; Par ailleurs, s’orienter vers des variétés précoces à la reprise va s’avérer un choix payant.

A noter : pour les régions les plus à l’Est, où les températures hivernales sont les plus froides,

les variétés robustes sont vraiment à privilégier pour limiter la perte de poids potentielle entre l’entrée et la sortie d’hiver. 

En Bretagne et Normandie

Le colza bio ne rencontre généralement aucune difficulté en sortie d’hiver. Le climat océanique n’induit pas un arrêt de la croissance en hiver. De plus, dans ces régions d’élevage, le sol est riche en matière organique avec beaucoup d’azote au pied que le colza valorise très bien.

Le colza bio doit braver les aléas printaniers.

Une fois la sortie d’hiver traversée, le colza bio doit à présent braver les aléas printaniers : les attaques de ravageurs peuvent venir fortement pénaliser le rendement mais ne sont pas, en fréquentiel sur ces dernières campagnes, les facteurs les plus limitants. En revanche, le manque d’eau peut être plus pénalisant. L’irrigation est déjà une solution utilisée dans les régions Sud. A l'extrême, un tour d’eau (10 – 15 mm) préalable au semis permet d’humidifier le sol. Quand le travail du sol au semis a trop asséché la surface, un deuxième tour (10-20 mm) viendra assurer une levée homogène et un bon début de croissance. En colza bio, obtenir 15-20 quintaux est un bon résultat.

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