Des productions végétales très diversifiées

L’exploitation Domaine du Coudray exploite 400 ha en grandes cultures près de Bourges dans des terres plutôt superficielles à potentiel agronomique moyen. L’exploitation est gérée par Vincent NIVET et Julien JANSEN. 

En bio depuis 1993, l’exploitation affiche des productions végétales très diversifiées : maïs, tournesol, lentilles, graines de chia, avoine sans gluten, pois, féverole (en multiplication), sorgho, cultures légumières pour l’industrie (pois de conserve, haricots verts, courges, maïs doux), et luzerne et de la production de semences. Cette diversité permet une rotation longue, au sein de laquelle le nombre d’espèces a quasiment doublé depuis 10 ans ! Avec une vingtaine de productions différentes, chaque rotation annuelle est unique et intègre la volonté d’alterner céréales et légumineuses, et cultures d’hiver et de printemps.

Des intercultures pour gérer les adventices

La mise en place d’intercultures répond tant à la législation et à des intérêts agronomiques. Julien Jansen souligne cependant la difficulté de les réussir quand la pluviométrie est manquante ou que d’autres problématiques comme la gestion des adventices sont souvent la priorité au moment de l’implantation des productions intermédiaires. L’exploitation connait un problème sur certaines parcelles d’adventices vivaces avec des chardons et rumex. 

Pour cela l’exploitation a fait le choix d’allonger encore la rotation en se diversifiant avec des productions légumières sur les parcelles irrigables. A titre d’exemple, la luzerne est la plus utile pour lutter contre les chardons.

La gestion des vivaces est également faite par scalpage avec des outils à dents et pattes d’oies.

Afin de compléter la gestion des adventices, l’exploitation a également mis en place le binage sur toutes les parcelles (à l’exception des lentilles) et un semis avec un écartement de 40 cm. 

Fertilisation et fertilité des sols

Les légumineuses augmentent indéniablement le reliquat azoté en sortie d’hiver. Cette pratique bénéficie ainsi aux récoltes suivantes, en baissant le niveau de la fertilisation.

« Cependant pour ce qui est de la fertilité des sols, la constatation de ces effets est plus complexe car le pas de temps sur lequel on travaille est trop long pour voir les effets directement » explique Julien.

En conclusion l’allongement de la rotation est une des clés en agriculture biologique à la fois pour la gestion des adventices et pour la gestion de la fertilité des sols. Cependant certaines espèces peuvent favoriser le salissement des parcelles comme par exemple le pois c’est pourquoi l’allongement de la rotation est un levier à mettre en œuvre en fonction du contexte de l’exploitation et de celui de la parcelle. 

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