Deux maladies secondaires en expansion en France

1. Verticillium : composante importante des « pieds secs »

Le travail précis des pathologistes sur le complexe dit « pieds secs » du colza fait souvent ressortir le champignon verticillium. Souvent simple facteur de dessication accélérée de la tige en fin de cycle, il peut aussi, s’il arrive précocement, nuire au rendement en réduisant sa dernière composante : le PMG (Poids de Mille Grains). Comme pour le sclérotinia, on retrouve souvent une corrélation avec des historiques d’attaques sur l’exploitation. Le travail sur le patrimoine génétique permet aujourd’hui de fournir des solutions au marché avec des variétés très peu sensibles.

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2. Mycosphaerella : la maladie de la façade Atlantique

La douceur printanière océanique française permet, ces dernières années, le développement de la mycosphaerella, d’abord sur feuilles, puis sur siliques. Les premiers cas sont apparus en Poitou-Charentes. Le produit fongicide appliqué au stade G1 pour viser la mycosphaerella n’est parfois pas suffisant et nécessite un second apport 10 à 15 jours plus tard à dose modulée. La génétique amène de la variabilité de comportement sur ce champignon encore mal compris des chercheurs.

Protéger son colza du champignon phoma

Le phoma est une des maladies les plus préjudiciables des cultures de colza, dont les symptômes se manifestent par des taches dès l’automne et en sortie d’hiver par des nécroses brunâtres au niveau du collet qui peuvent conduire au dessèchement des plantes. Les pertes de rendement peuvent atteindre plusieurs quintaux par hectare quand la nécrose intervient précocement. Maladie très « française », son occurrence est basse ces dernières années.

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Maîtriser le risque cylindrosporiose

La cylindrosporiose n’est certes pas la maladie la plus connue et répandue du colza. En revanche, depuis 2016, l’inoculum a refait surface et la maladie se remarque dans des régions du tiers nord de la France, en Bretagne, Normandie, Haut-de-France, Lorraine ou encore en Bourgogne. Ce contexte climatique avec un hiver doux et pluvieux, suivi de quelques averses au printemps, est de plus en plus redouté par les producteurs de colza car il favorise le développement de la maladie sur feuilles (taches beiges), puis sur tiges et même sur siliques avec des pertes de rendement qui peuvent atteindre jusqu’à 8 q/ha.

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Connaître les maladies et ravageurs pour mieux les combattre

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Mieux cerner la maladie du sclérotinia

Peu fréquent ces dernières années, le sclérotinia peut être très nuisible. Conservés dans le sol, les sclérotes germent au printemps à la faveur de températures supérieures à 5 °C pendant environ 10 jours. Les apothécies libèrent ensuite des spores qui touchent notamment les pétales des fleurs. Un temps humide avant la floraison est un facteur important de production d’inoculum.

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Les moyens de protection :

  • Dans les situations à risques, il est possible de jouer sur la rotation en introduisant des espèces peu sensibles au sclérotinia afin de réduire le stock de sclérotes du sol et favoriser l'épuisement de l'inoculum primaire présent dans la parcelle.
  • Au stade G1, un traitement préventif est souvent pratiqué et ce dès les périodes de chute des premiers pétales. Attention néanmoins de ne pas intervenir ni trop tôt ni trop tard !
  • La lutte génétique avec une résistance partielle variétale a fait son apparition en France en 2020.

Lutter contre la hernie du chou

La hernie du chou est présente depuis très longtemps, notamment dans les régions de production de choux et avec un historique fort de crucifères en couvert d’inter-culture. Des problèmes sérieux sur colza ont été observés depuis 30 ans avec l’augmentation régulière des surfaces. Il s’agit d’une maladie très persistante une fois installée et que l’on retrouve principalement en sols hydromorphes, battants et acides. Il n’existe pas de solution chimique.

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Combiner plusieurs leviers face à l’orobanche

En Poitou-Charentes et Vendée, l’orobanche est une plante parasite très présente qui se développe sur le système racinaire du colza. Les conséquences sur la culture du colza peuvent être très dommageables : jaunissement des feuilles, réduction de la biomasse, réduction du nombre de siliques voire disparition des plantes dans les cas les plus sévères. Pour limiter la nuisibilité de l’orobanche, des leviers agronomiques peuvent être mis en œuvre comme l’allongement de la rotation, des semis tardifs, le nettoyage du matériel, la baisse de la densité de semis ou encore la gestion de l’interculture en évitant par exemple de broyer les résidus.

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