La production biologique s’appuie sur des règles et principes forts : utiliser du matériel génétique adapté et utiliser des intrants issus de la production biologique.

Le MHB et les VBAB répondent au premier principe, la fin des dérogations au second.

Définition du Matériel Hétérogène Biologique

En ce qui concerne le matériel hétérogène biologique, c’est une création de la réglementation relative à l'agriculture biologique. Ce matériel n'est pas une variété ni un mélange de variétés, mais un ensemble de végétaux caractérisés par une diversité phénotypique et génétique et leur capacité à évoluer pour s’adapter. “Il a été produit conformément au règlement européen", précise Olivier Catrou, en charge du pôle AB au sein de l'INAO*, c’est-à-dire qu’il ne peut être que certifié biologique. Elle s'inscrit dans la continuité de l'ADN de l'agriculture biologique, qui se veut la plus autonome possible, en partant du principe que le matériel de reproduction végétal doit s’adapter localement au milieu.

Néanmoins, cette évolution est encore peu développée (la liste disponible sur le site du GEVES ne fait état que d’une référence en France) et l’avenir permettra de juger de la pertinence de cette notion, notamment par rapport au VBAB. 

Les variétés biologiques aptes à la production biologique

En revanche, les variétés biologiques aptes à la production biologique sont encore en pleine expérimentation. L’objectif est d’avoir des semences et plants très adaptés, en incluant une sélection en condition de production Bio, alors qu’aujourd’hui seule la multiplication se fait en conditions de production Bio. Les variétés conventionnelles ont elle été sélectionnées sur les critères spécifiques telles que la résistance aux maladies ou à la sécheresse alors que les cultures Bio y sont plus exposées. "Nous suivrons avec grand intérêt la pénétration sur le marché de ces variétés biologiques et leur capacité à favoriser l’évolution des pratiques”, ajoute Olivier Catrou.

Visuel Olivier Catrou

Un objectif de fin des dérogations

Enfin, un objectif concret du règlement Bio entré en application en 2022 est de mettre, à terme, fin aux dérogations accordées par l’INAO et les Organismes certificateurs aux opérateurs qui souhaitent utiliser des semences et plants non Bio et non traités. Pour ce faire, outre l’exigence d’utiliser des plants non traités avec des substances non autorisées en Bio, les agriculteurs doivent faire leurs demandes via la base de données semences biologiques développée par SEMAE en partenariat avec l’INAO. Grâce à la consultation des experts dans les groupes de travail du Comité national de l’agriculture biologique ; l’INAO gère des statuts dérogatoires suivant les disponibilités en matériel de reproduction Bio. L’objectif ultime est d’être prêt fin 2036, à savoir toutes les espèces en « hors dérogations », c’est-à-dire l’utilisation exclusive de semences et plants Bio. En dépit de la difficulté conjoncturelle actuelle, cela reste un chantier prioritaire, qui mobilise l’INAO et ses partenaires.


*INAO : Institut national de l'origine et de la qualité

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