Présente dans toutes les zones de production d’orge d’hiver et de printemps, la ramulariose peut entraîner jusqu’à 20 % de perte de rendement dans les cas les plus sévères. Comprendre ses symptômes, ses conditions de développement et les stratégies de traitement adaptées est essentiel pour préserver le potentiel de vos cultures du semis à l’épiaison.
Symptômes caractéristiques
Les premiers symptômes apparaissent souvent après l’épiaison, bien que le champignon puisse être présent dans la plante dès le stade jeune. La maladie se manifeste par de petites taches brunes à nécrotiques, souvent entourées d’un halo jaunâtre bien visible (halo chlorotique). Ces petites taches, de forme rectangulaire, suivent souvent le sens des nervures et sont visibles sur la face supérieure comme sur la face inférieure des feuilles (en revanche, si les taches sont uniquement sur la face supérieure de la feuille alors c’est sûrement une grillure). Contrairement à l’helminthosporiose, la ramulariose se caractérise par de plus petites taches, et elles sont plus claires.

Avec la progression, les feuilles supérieures, celles qui contribuent le plus au remplissage du grain, sont rapidement touchées. On observe alors une sénescence prématurée, réduisant la surface foliaire active. Dans certains cas, les barbes peuvent également présenter des grillures ou décolorations.
Pour confirmer le diagnostic, examinez à la loupe la face inférieure des feuilles, au niveau ou à proximité des nécroses. De petits points blancs, alignés, y sont souvent visibles : il s’agit de touffes de « poils » blancs (conidiophores) portant des spores. L’observation est généralement plus facile sur les taches les plus nécrosées.

Les spores, produites à la surface des lésions, se disséminent par le vent et les éclaboussures d’eau. Elles peuvent coloniser rapidement une parcelle. Sur variété sensible, la propagation est homogène et rapide, entraînant un dessèchement marqué du végétal.
Conditions favorables au développement
Le développement de la ramulariose est favorisé par :
- Des températures fraîches à modérées (15-25 °C) associées à une forte humidité (mai-début juin),
- L’excès d’eau (hydromorphisme)
- Des alternances pluie/soleil créant des micro-blessures sur les feuilles,
- Des variétés d’orge à sensibilité élevée,
- Une densité importante de la culture due à un excès d’azote,
- Un assolement peu diversifié,
- L’allongement du cycle cultural par des semis précoces accroît la période de risque, surtout en hiver doux,
- La présence de repousses d’orge ou d’autres céréales hôtes en interculture.
Selon ARVALIS, le champignon peut rester latent longtemps avant que les symptômes soient visibles, ce qui rend la protection préventive indispensable.
Prévention et moyens de lutte
Pour limiter la ramulariose, la stratégie repose sur la combinaison de leviers agronomiques et chimiques :
- Choisir des variétés tolérantes : La sensibilité variétale est un facteur clé. Une variété résistante réduit la vitesse de développement du champignon.
- Allonger la rotation : Alterner les cultures pour casser le cycle de la maladie et limiter les réservoirs de spores.
- Maîtriser les repousses : Détruire les repousses d’orge et les graminées hôtes pour éviter la recontamination.
- Adapter la fertilisation azotée : Un excès d’azote favorise le feuillage dense et augmente le risque d’infection.
- Adapter la date de semis : Les semis tardifs réduisent l’exposition de la plante aux périodes les plus favorables à la maladie.
- Traitements fongicides et efficacité : La lutte chimique s’appuie sur l’application de fongicides ciblés avant l’apparition massive des symptômes.
Les solutions à base de prothioconazole ou d’autres triazoles, associées à une strobilurine, offrent la meilleure efficacité connue.
ARVALIS recommande de positionner le traitement entre le stade 1 nœud et la dernière feuille étalée, selon la pression et la sensibilité variétale. Attendre l’épiaison est souvent trop tard, car le champignon aura déjà endommagé les feuilles supérieures.
Le recours à un produit homologué, appliqué dans de bonnes conditions climatiques, permet de protéger efficacement la culture. L’utilisation de semences certifiées et saines complète la stratégie de prévention.
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Impact sur la culture
En réduisant la surface foliaire verte, la ramulariose diminue la capacité de la plante à produire les assimilats nécessaires au remplissage des grains. Les conséquences :
- Baisse du poids de mille grains,
- Perte de rendement (jusqu’à 20 %),
- Dégradation de la qualité du grain (calibrage, taux de protéines),
- Fragilisation de la paille.
Les pertes peuvent être amplifiées si d’autres maladies foliaires, comme la rouille naine ou l’helminthosporiose, se développent simultanément.
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Variétés LG adaptées et résistantes
La gamme LG propose des variétés d’orge performantes et tolérantes à la ramulariose :
- LG CARPENTER pour les orges 2 rangs, et LG ZAO, LG ZEBULON, LG ZORBAS et LG ZORICA pour les orges 6 rangs.