Cette maladie peut provoquer une nuisibilité importante, avec jusqu’à 30 % de perte de rendement dans les cas les plus sévères. Comprendre ses symptômes, ses conditions de développement et les stratégies de protection disponibles permet de réduire le risque et de préserver le potentiel de la culture, depuis le semis jusqu’à la fin du cycle.

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Symptômes caractéristiques

Les premiers symptômes apparaissent souvent à partir du printemps, surtout après un hiver aux températures douces. La maladie se manifeste par de petites pustules brun-orangées à brunes, souvent entourées d’un halo jaunâtre. Ces pustules sont visibles principalement sur la face supérieure des feuilles de la plante.

Ces taches sont le signe de la production active de spores par le champignon, qui se disséminent facilement dans la parcelle et peuvent atteindre rapidement toutes les feuilles. Sur une variété à forte sensibilité, l’extension est homogène et rapide, entraînant un dessèchement précoce du feuillage et une diminution de la biomasse.

Cette atteinte directe de la surface foliaire active limite la photosynthèse et compromet le remplissage des grains, ce qui accroît la nuisibilité et impacte fortement le rendement final.

Conditions favorables au développement

La rouille naine se développe particulièrement lorsque les températures restent douces et que l’humidité est élevée, conditions souvent réunies au printemps. Les semis précoces prolongent le cycle de la culture et augmentent la durée pendant laquelle les feuilles peuvent être atteintes. Un excès d’azote accentue la densité du feuillage, favorise la sensibilité de la variété cultivée et crée un environnement propice au développement des maladies foliaires. La présence de repousses d’orges ou d’autres céréales sensibles en interculture constitue également un réservoir de spores qui augmente le risque d’infection dès le début du cycle.

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Prévention et moyens de lutte

Pour limiter cette maladie, ARVALIS recommande de privilégier des variétés présentant une bonne tolérance à Puccinia hordei, ce qui permet de réduire la progression des taches et de diminuer le recours aux produits fongicides. La surveillance doit commencer tôt, dès le stade 3 feuilles. À ce moment-là, un comptage rapide permet d’estimer la pression maladie :

  • Observer les 3 dernières feuilles de 20 tiges principales (soit 60 feuilles),
  • Si plus de 10 % de feuilles sont atteintes sur une variété sensible, un traitement peut être justifié,
  • Sur une variété tolérante, ce seuil est relevé à 50 % de feuilles touchées.

 

Lorsqu’une intervention est justifiée, l’application d’un fongicide ciblé, à base d’un produit homologué (triazole). Les solutions à base de prothioconazole ou de strobilurine sont très efficaces et limite la nuisibilité.


En parallèle, le choix de variétés adaptées, la maîtrise des repousses, la diversification de la rotation et une gestion raisonnée de la fertilisation azotée réduisent fortement le risque. Adapter la date de semis selon la sensibilité de la variété et les conditions climatiques locales contribue également à limiter la maladie. En effet, les semis tardifs sont moins touchés par la maladie.

Ces moyens de lutte permettent de diminuer le risque d’intervention avec des traitements fongicides sur la parcelle. Toutefois il faut savoir que selon ARVALIS, il est préférable d’attendre au moins le stade 1 nœud pour analyser le risque et agir si besoin. 


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Impact sur la culture

En réduisant la surface foliaire verte, la rouille naine affecte directement la capacité de la plante à produire de la matière sèche. Cette maladie entraîne une perte de poids de mille grains et altère la qualité du grain, réduisant la valeur marchande de la récolte. Les cas de nuisibilité les plus élevés se traduisent par des pertes de rendement proches de 30 %, avec un effet amplifié lorsque d’autres maladies foliaires, comme la rhynchosporiose ou l’helminthosporiose, s’installent simultanément.

Variétés adaptées et résistantes

Selon Arvalis, la sensibilité des variétés est le premier facteur de risque. La gamme LG vous propose donc des variétés qui répondent à ce critère : LG ALLEGRO en orge de printemps (possible également en semis d’automne), LG ZEFIRA et LG ZENIKA en orges d’hiver.


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